Portrait-robot du candidat idéal - Aimer vraiment la France...

Tout au long des mois qui nous séparent du scrutin suprême, Emile va demander à ceux qui suivent, journalistes ou sondeurs, de près notre vie politique de se livrer à un petit exercice de style, entre pronostic et analyse. Pour ce numéro, ils dressent le portrait-robot du candidat idéal.

En évoquant celui qui lui succèderait à l’Élysée, François Mitterrand avait souhaité « qu’il aime la France et les Français ». C’est bien le moins, serait-on tenté de dire. Mais est-ce aussi évident ?

Aimer les Français, c’est d’abord s’adresser à eux comme à des citoyens adultes. C’est leur dire la réalité telle qu’on la perçoit, même si elle est difficile à entendre, en évitant – dans la mesure du possible, soyons réaliste ! –  la démagogie, les fantasmes et les promesses inconsidérées « qui n’engagent que ceux qui les reçoivent »... C’est ensuite proposer au pays un projet cohérent, qui fixe un cap et donne des raisons d’espérer. Comme John Kennedy l’avait fait avec ses « nouvelles frontières »,  ou Jacques Chaban-Delmas, Premier ministre, avec sa « Nouvelle société ».

C’est enfin apporter des réponses aux défis de demain. On nous parle beaucoup aujourd’hui de sécurité, d’identité, de réduction des impôts et des dépenses publiques, moins de la façon d’y parvenir… Mais qui évoque la « nouvelle économie » et les questions soulevées par l’intelligence artificielle, l’ubérisation de la société, ou la pluriactivité ? Qui se préoccupe de la transition énergétique face aux risques du réchauffement climatique ? Qui se projette dans la médecine du futur avec les manipulations génétiques ou le transhumanisme ? Qui propose une démocratie renouvelée par le numérique et l’intervention citoyenne ? Et qui s’intéresse vraiment à l’Europe, sans en faire le bouc émissaire de nos insuffisances et de nos lâchetés ? Celui-là aimera vraiment la France et les Français et méritera d’être élu…

Par Gérard Leclerc (promo 76), éditorialiste politique