Le billet de Pascal Perrineau - L’arroseur arrosé…

Le billet de Pascal Perrineau - L’arroseur arrosé…

La volonté de « moralisation de la vie politique » continue imperturbablement à faire son œuvre. Elle touche tout le monde politique et fait vaciller ceux qui pourtant, comme François Bayrou, en avaient fait leur marque de fabrique politique depuis de longues années. C’est ainsi que le « vieux monde » et ses pratiques coupables ou contestables refait surface dans le « nouveau monde » et parmi les forces centrales et centristes qui cherchent à l’incarner. La justice a ouvert des enquêtes préliminaires sur l’affaire des assistants parlementaires des représentants du MoDem au Parlement européen ainsi que sur les pratiques de Richard Ferrand, patron actuel du groupe La République en Marche à l’Assemblée nationale.

Même sans mise en examen, le poison du soupçon se distille et se répand des terres des vieilles organisations (PS, LR, FN…) vers celles des forces qui se présentent comme celles du « renouveau (MoDem, LREM). Descendu, depuis longtemps, de sa position de surplomb et de transcendance, le pouvoir politique est maintenant sous le regard permanent et inquisiteur à la fois de l’opinion publique, des medias qui contribuent à la façonner et du pouvoir judiciaire.

Comme dans tout processus qui se réfère à la « vertu », il y a la dimension positive d’un appel à l’intégrité personnelle pour celles et ceux qui sollicitent nos suffrages et font usage de l’argent public mais il y a aussi la dimension négative de cette revendication insistante de transparence absolue du pouvoir au nom de « l’égalité » et de la « justice ». Au risque d’oublier l’inquiétude tocquevillienne où la demande d’égalité exigée par les « coupeurs de têtes » fait souvent très mauvais ménage avec la liberté et peut même paver la voie de l’autoritarisme et de « l’angélisme exterminateur ».

Remaniement - Les Sciences Po au gouvernement

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Analyse - Emmanuel Macron peut-il avoir le même leadership sur l’Europe que François Mitterrand ?

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