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Covid-19 : une épidémie sous contrôle à l'île Maurice

L’île Maurice n’a pas échappé à la vague de contamination de Covid-19 qui s’est diffusée dans le monde. Si aujourd’hui, les chiffres sont encourageants avec seulement trois nouveaux cas le dimanche 19 mars, le virus n’est pas encore éradiqué de l’île. François Desmarais (promo 78), membre de la Section île Maurice de Sciences Po Alumni, revient sur l’évolution de la situation.

Vue de Port-Louis, capitale de Maurice (Crédits : BenibenOFF, Wikicommons)

Quelles ont été les premières mesures prises par le gouvernement de votre pays pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 ?

Sur une île comme la nôtre, le principal vecteur de contagion demeure les échanges avec l’étranger. Naturellement, une des premières mesures a donc été de restreindre l’accès aérien aux hommes dès la mi-mars, avant une fermeture totale des frontières. Le pays a été placé en confinement, puis en couvre-feu sanitaire jusqu’au 4 mai. Cette mesure brutale a eu malheureusement pour conséquence d’empêcher plus de 2 000 Mauriciens de rentrer au pays. Certains d’entre eux sont bloqués à l’étranger dans des conditions très précaires. Dans l’autre sens, des avions ont été affrétés exceptionnellement pour permettre aux étrangers bloqués au sol de regagner leur pays d’origine. 

Quelle est la situation actuelle ?

Le confinement total et le couvre-feu sanitaire, assortis d’une quarantaine pour tous les voyageurs arrivés entre le 20 et le 23 mars, semblent freiner la propagation du virus. D’après les autorités, la progression des cas actifs n’est pas exponentielle, avec à ce jour neuf décès à déplorer.

D'une manière générale, est-ce que la population du pays applique scrupuleusement les règles et restrictions mises en place ?

Les directives sont dans l’ensemble respectées en dépit de certaines poches de résistance dans les villages où la distribution des denrées alimentaires reste dépendante des micro-commerces. Le port du masque et des gants est obligatoire pour accéder aux supermarchés et le contrôle est assuré par les forces de l’ordre. Les sorties sont autorisées deux fois par semaine et se font par ordre alphabétique. La police et l’armée verbalisent ceux en infraction.

Les sorties en mer sont actuellement interdites (Crédits : Pixabay)

Au quotidien, qu'est-ce que cela change pour vous ?  

Pour ma part, je suis confiné à la maison avec ma femme, mon fils et sa fiancée. Nous avons la chance d’habiter sur la plage mais les sorties en mer sont interdites. Étant depuis peu à la retraite, les mesures prises n’ont pas de conséquences directes sur mes activités.

Néanmoins, mes investissements sont mis à mal en attendant la reprise. Des faillites dans certains secteurs comme l’hôtellerie, le tourisme, la construction ou les services, ne sont pas à écarter. Les regroupements familiaux et sociaux sont interdits jusqu’au 4 mai.

Quelle est la situation médicale sur l’île Maurice ?

Pour l’heure, nous parvenons à contrôler la situation. Les pays amis comme la Chine, l’Inde, la France ou le Royaume-Uni nous aident en matière de fourniture d’équipements. Les hôpitaux ne sont pas débordés et nous disposons de suffisamment de lits et de personnels hospitaliers pour faire face. Les cas graves sont dirigés vers trois centres dédiés et ceux présentant des symptômes plus bénins sont suivis en isolement dans d’autres hôpitaux, sous le contrôle du ministère de la Santé. Certaines cliniques privées sont également accréditées pour accueillir des cas positifs au virus. Nous nous dirigeons progressivement vers un dépistage plus large et systématique.