Portrait-robot du candidat idéal - Un élu pour 65 millions de déçus

Portrait-robot du candidat idéal - Un élu pour 65 millions de déçus

Tout au long des mois qui nous séparent du scrutin suprême, Emile va demander à ceux qui suivent, journalistes ou sondeurs, de près notre vie politique de se livrer à un petit exercice de style, entre pronostic et analyse. Pour ce numéro, ils dressent le portrait-robot du candidat idéal.

Par Emmanuel Rivière (promo 92)
Directeur général de Kantar Public (ex. TNS-Sofres) 

Aux yeux des Français, le candidat idéal n’est ni jeune ni vieux, pas spécialement une femme ou un homme. Mais il ou elle sera doté d’une force de conviction propre à faire croire à des électeurs désespérés de la politique qu’avec lui, cette fois, ce sera différent. Il proposera des mesures de bon sens, et garantira leur mise en œuvre rapide. Il prendra acte des profondes fractures qui minent notre société et répondra aux désirs des Français qui voient chez d’autres qu’eux tant de travers à corriger. Si ce candidat idéal se présente, il sera élu, puis décevra. Car une fois au pouvoir, il ne sera pas en mesure de rassembler les Français pour créer cet élan de confiance collective qui nous fait tant défaut, et ses promesses de résultats immédiats se heurteront à la complexité du monde et à la réalité de nos défis, qui exigent une action réfléchie, patiente, suivie, et concertée. Et cette fois sera comme les autres fois. La scénographie de l’élection présidentielle aura entretenu un temps le mythe gaullien d’un président tout puissant, dont l’action n’a de limite que celle de sa volonté. Le monde a changé, mais le rituel présidentiel persiste, et conduit à sélectionner ses vainqueurs selon des critères qui mécaniquement conduisent à des lendemains qui déchantent. Le candidat idéal est un président décevant.

 

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