D'un mot : Bhoutan

D'un mot : Bhoutan

Grand reporter, Guillaume Lhotellier réalise des documentaires pour France 5, notamment pour la série Les Routes de l’impossible. Revenu du bout du monde, il partage avec Émile son regard sur le Bhoutan. Dans ce petit pays où le roi a décrété, dans les années 1970, que le bonheur de la population serait désormais la priorité, tout n’est pourtant pas rose…

Par Guillaume Lhotellier

Drapeau du Bhoutan. Crédits : Wikicommons

Drapeau du Bhoutan. Crédits : Wikicommons


Bhoutan - Définition

  • Pays d’Asie situé au cœur de l’Himalaya oriental, aux confins de l’Inde et de la Chine.

  • Population : environ 1 500 000 habitants.

  • Régime : monarchie appuyée par un système de seigneuries et de monastères.

(Source : Le Petit Robert des noms propres)


Drapeaux népalais

Quel autre pays que le Bhoutan semble le mieux représenter le bonheur ? À longueur de reportages ou de guides, le pays s’est façonné une image idyllique, un pays où toutes les ressources sont dirigées vers le bien-être de ses habitants.

Coincé entre l’Inde et la Chine, le Bhoutan a fait de son isolement un atout immense. Paysages sublimes, gentillesse légendaire de sa population, sauvegarde de l’environnement, développement durable : le pays met le bonheur de ses citoyens au centre de tout. Dans la capitale, Thimphu, le temps s’écoule paisiblement. Ici, pas de stress ni de pollution : le bonheur se lit sur le visage des habitants.

Mais derrière cette carte postale destinée à attirer une clientèle touristique aisée et en quête de sérénité se cache une réalité moins reluisante. Au Bhoutan, le bonheur ne traverse pas les montagnes de l’Himalaya qui entourent le pays.

Derrière une carte postale destinée à attirer une clientèle touristique aisée se cache une réalité moins reluisante.

À l’occasion du tournage d’un documentaire, je me suis rendu à l’est du Bhoutan. Loin des papiers glacés des magazines de voyage, l’on découvre un autre pays. Si le sourire est toujours présent sur le visage des habitants, la tristesse se lit dans leurs regards.

Ici, les camps de travailleurs se comptent par centaines. Ils viennent d’Inde ou du Népal risquer leur vie pour construire les routes détruites par la mousson, sur les pentes vertigineuses de l’Himalaya. Beaucoup sont là depuis plus de 20 ans ; leur salaire n’excède pas les 10 euros par mois. Pollution, maladie, malnutrition : le pays est une prison à ciel ouvert pour eux. Et chaque année, ils sont des dizaines à perdre la vie dans ces conditions extrêmes.

Au Bhoutan, le bonheur n’est pas dans le pré. ●


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