Débat - La politique étrangère de la France dans la présidentielle

Débat - La politique étrangère de la France dans la présidentielle

Mercredi 8 mars, l'Ecole des affaires internationales de Sciences Po accueillait trois invités de marque en Boutmy : Alain Juppé, Dominique de Villepin et Hubert Védrine. Après une introduction du doyen Enrico Letta, les trois anciens ministres des Affaires étrangères ont débattu de la place de la politique étrangère dans l'élection présidentielle.

46 jours avant l'élection présidentielle française, l'Ecole des affaires internationales organisait cette rencontre inédite entre trois anciens ministres des Affaires étrangères à Sciences Po pour parler de la politique étrangère de la France, un sujet peu abordé par les candidats à la présidence. 

Enrico Letta, le doyen de l'école PSIA, a commencé par rappeler que cette structure de Sciences Po "est un peu l'ONU" car elle rassemble 105 nationalités et seulement 30% d'étudiants français. 

Vanessa Scherrer, la vice doyenne de PSIA, a ensuite lancé la conférence en laissant la parole tour à tour aux anciens ministres avant de les interroger sur des thématiques plus pointues. Alain Juppé s'est exprimé en premier, rappelant les menaces actuelles qui pèsent sur la France et sur l'Europe. Il a ensuite rappelé l'importance de l'Europe dans la politique étrangère de la France et déploré que les questions européennes ne soient pas au centre des présidentielles. Il faut "redonner envie d'Europe", telle fut la conclusion d'Alain Juppé qui conceptualise l'Europe comme une puissance mondiale en devenir, nécessaire à la sécurité et à la stabilité du monde.

Hubert Védrine a ensuite rappelé l'importance des réformes structurelles nécessaires à la France pour retrouver de la crédibilité sur la scène internationale. Puis, il a appelé à faire un bilan des interventions occidentales dans le monde depuis la chute de l'URSS en 1991 pour analyser notre méthode diplomatique et ses effets. Enfin, il a conclu sur la nécessité d'une diplomatie française plus réaliste en citant Tocqueville qui disait que "les Français préfèrent les idées aux faits". 

Dominique de Villepin a exposé sa vision du multilatéralisme et mis en garde les étudiants contre "l'esprit de revanche" qui se diffuse dans le monde face au phénomène de "désoccidentalisation" du globe. "Le multilatéralisme est en panne" a-t-il confié aux auditeurs, et ce sera sans doute un défi de la diplomatie française dans les années à venir que de contribuer à sa relance. Les intervenants ont ensuite échangé avec le étudiants dans la salle.

Ce débat est à retrouver ci dessous au format vidéo.

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