Pourquoi s'investir pour la santé ?

Pourquoi s'investir pour la santé ?

Nous avons besoin d’un système de santé « impeccable » et, pour ce faire, le secteur de la santé doit attirer les meilleurs professionnels. Le traditionnel Happy Hour de la santé de Sciences Po a réuni une dizaine de professionnels et experts dans un dialogue direct avec une centaine de jeunes étudiants et de professionnels réunis dans l’Hôtel de l’Industrie. L’objectif était de lister quelques-unes des bonnes raisons de s’intéresser et de s’investir pour la santé. Revue de détail.

Par Pascal Maurel

Happy Hour de la santé, le 27 octobre 2021 à l’Hôtel de l’Industrie. (Crédits : Julie Rousseau/Sciences Po Alumni)

En exerçant ses activités dans la santé, ici et maintenant, « nous avons l’impression d’être au bon endroit et au bon moment », comme nous le dit Sophie Le Quellec. Alors que nos pays tremblent sous l’effet d’un virus persistant, œuvrer pour la santé de ses concitoyens apparait comme une tâche rude mais enthousiasmante, parce qu’elle est au service des autres.

Participer à la bataille contre les maladies aux côtés des patients et avec les acteurs de soins, en leur donnant les moyens de se battre et de combattre l’adversité est un des enjeux les plus fondamentaux pour nos sociétés. Il est utile pour Asmahane Khelfat de participer à ces missions de service public quand on est directrice d’hôpital. Il s’agit d’une charge « essentielle et permanente, tous les jours, toutes les heures » de la direction d’un hôpital, poursuit-elle. Sa collègue Sophie Beaupère le vit pleinement dans ses actions au sein d’une des grandes organisations de soins en cancérologie. Sentiment que partage le médecin et urgentiste Olivier Le Pennetier.

Un vaste champ des possibles

Médecin et chercheur comme Bruno Ramdjee, avocat comme Christophe Courage, responsable d’entreprises et d’institutions de solidarités comme Tristan Haucq, communicant dans de grandes institutions sanitaires comme David Heard ou journaliste… le champ des possibles est vaste.

Des expériences uniques et partagées et des témoignages d’acteurs engagés qui nous font découvrir une large variété d‘expériences personnelles et collectives. Tous témoignent de parcours originaux : certains sont des scientifiques, d’autres ont une culture philosophique, les avocats se passionnent pour le droit de la santé qui s’exerce dans sa plénitude, plusieurs sont des experts de la communication et de l’information. Toutes et tous témoignent de la diversité de leurs métiers et d’engagements forts au service de nos concitoyens.

Chacun a sa propre expérience de la santé. Et ils partagent l’idée que l’on participe à des causes qui valent la peine. Il y a une certaine fierté à soigner, organiser les soins, agir pour l’autre et pour la communauté humaine, construire un système moderne à base des nouvelles technologies.

Chercher pour faire progresser les disciplines médicales

Les « Sciences Po » qui s’intéressent à la santé pensent pouvoir apporter quelques clés de compréhension d’un mode complexe. Pour paraphraser Jean Saint-Geours, s’intéresser à la santé, c’est faire « l’éloge de la complexité ». Les carrières de la recherche en sciences sociales vont de la sociologie comme l’exerce Daniel Benamouzig, au droit et à la science politique comme le fait Bruno Ramdjee, jeune médecin, juriste et spécialiste de sciences politiques.

L’économie de la santé s’est, pour sa part, beaucoup développé dans le champ sanitaire des pays développés. Car le terrain d’analyse de la santé est mondial tant sur le plan épidémiologique qu’industriel et en matière de recherche scientifique. Didier Véron le souligne : les entreprises du médicament n’ont plus vocation à rester au niveau des États mais bien de viser les grandes communautés pour lesquelles elles produisent des médicaments.

Expertises et nouvelles technologies

La santé est un milieu d‘expertises et donc le champ d’exercice de consultants spécialisés tant des disciplines pointues. Le monde de la santé est ouvert aux technologies médicales et depuis plus récemment au digital qui transforme l’usage des données, comme le précise Catherine Comaille-Chapus et Henri Pitron.

Les grandes transformations sont liées à l’analyse et à l’exploitation de données issues du numérique. Encore faut-il que les usages soient encadrés et régulés de manière éthique et déontologique. Car il convient bien d’utiliser les nouvelles technologies de l’information en préservant l’essentiel. C’est-à-dire le secret du colloque singulier entre le patient et son médecin. Or tous ces processus doivent être gérés et organisés en respectant la liberté des citoyens sur laquelle on ne peut transiger.

La vie moderne faite de compétition, de technologies et d’innovations a, plus que jamais dans nos périodes agitées, besoin de santé, de solidarité, de social et d’une médecine respectueuse des équilibres environnementaux. De quoi satisfaire les nouveaux professionnels et celles et ceux qui veulent donner du sens à leurs vies professionnelles.

 Happy Hour de Sciences Po organisé le mercredi 27 Octobre 2021 à Paris par Pascal Maurel (Groupe Santé de Sciences Po Alumni Alumni), Daniel Benamouzig (Chaire Santé) et Marion Moreau (École d’Affaires Publiques)  avec la participation de Anna Maurette, étudiante de la spécialité Santé, Chloé Villaret, étudiante de la spécialité Global Health et Pierre Breton, interne en santé publique et étudiant de la spécialité Santé.

Experts invités :

  • Sophie Beaupère, Déléguée générale d'Unicancer

  • Catherine Commaille, Directrice associée Impact Healthcare

  • Christophe Courage, Avocat chez Ghelber & Gourdon

  • Tristan Haucq, Directeur des partenariats de AG2R La Mondiale

  • David Heard, Directeur de l’information et de la communication de l’Agence régionale de santé d’Île-de-France

  • Asmahane Khelfat, Directrice Déléguée de Pôle, Grand Hôpital Est Francilien

  • Sophie Le Quellec, Directrice de la communication de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses)

  • Olivier Le Pennetier, Chef de Clinique, Assistant des Hôpitaux et SAMU de Paris

  • Henri Pitron, Directeur des Affaires publiques et de la Communication de Doctolib et ancien Conseiller au Cabinet de la Ministre des Affaires sociales et de la Santé

  • Bruno Ramdjee, Interne en médecine, Doctorant en droit public et enseignant à SciencesPo

  • Didier Véron, Vice-Président du LFB et président du G5 Santé

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