Entre droit à la liberté et citoyenneté

Entre droit à la liberté et citoyenneté

[En partenariat avec Cabinet Briard]

À l’occasion de la sortie de son livre, Vivre libre, François-Henri Briard (promo 80), avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, revient sur son métier et ouvre le débat sur la question que pose son livre : comment vivre libre et ensemble.

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Qu’est-ce qu'un avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation ?

Les Avocats aux Conseils sont réunis dans un ordre professionnel autonome, doté d’une histoire illustre qui prend ses racines dans la justice de l’Ancien Régime de la France. Ils exercent leur activité de représentation dans le cadre de l’ensemble des contentieux traités par le Conseil d’État et la Cour de cassation. En tant que spécialistes du procès en cassation, qui exclut tout débat sur les faits, ils assurent devant ces juridictions une mission de représentation obligatoire dans l’intérêt des justiciables et au bénéfice de l’intérêt général. Ils interviennent aussi devant les juridictions administratives et les juridictions européennes (CEDH et CJUE) et consultent sur les chances de succès des pourvois. Une compétence juridique de haut niveau et pluridisciplinaire est l’une des caractéristiques essentielles de la profession.

La question prioritaire de constitutionnalité est une compétence historique du cabinet. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Avec mon regretté confrère Arnaud Lyon-Caen, j’ai été l’auteur de l’une des deux premières « QPC », débattues au cours d’une audience historique, le 25 mai 2010. Ainsi que je l’écris dans Vivre Libre, la question prioritaire de constitutionnalité n’a pas seulement contribué à renforcer les droits et libertés des Français. Plus de deux siècles après l’invention du contrôle de constitutionnalité a posteriori par la Cour suprême des États-Unis, la France développe enfin une véritable culture constitutionnelle.

Vous êtes partenaire de la Défense nationale depuis 10 ans, qu’est-ce que cela implique ?

La défense est l’affaire de tous les citoyens ; le lien entre les armées et la nation est essentiel. Et les entreprises y ont leur part. Le statut de partenaire défense résulte de la signature d’une convention entre l’État et notre cabinet qui accueille en son sein des réservistes, dont Floriane Beauthier, Lieutenant de Vaisseau et moi-même, Capitaine de Frégate de la Marine nationale.

« La liberté ne consiste pas à faire ce que l’on veut mais à vouloir ce que l’on fait. »

Vivre libre est votre dernier livre. Votre définition de la liberté ? L’intérêt collectif prime-t-il sur la liberté ? Faire ce qui ne nuit pas à autrui, le fil rouge de votre livre ?

J’ai écrit ce livre pour faire entendre ma voix dans le concert des plaintes et des jérémiades formulées par beaucoup de nos contemporains en période de pandémie en matière de libertés publiques, certains osant même prétendre que « la liberté a déjà disparu ». J’y développe plusieurs grands thèmes : jamais dans l’histoire humaine nous n’avons disposé d’un arsenal aussi développé de textes et de procédures internes et internationaux protégeant les libertés. La liberté ne consiste pas à faire ce que l’on veut mais à vouloir ce que l’on fait. Liberté et responsabilité sont inséparables, la sécurité et l’ordre public sont les boucliers des libertés. La liberté dénaturée c’est la liberté narcissique. La vraie liberté, c’est la liberté globale, une liberté d’altérité qui intègre les exigences de la vie en société… Une définition ? Celle de Montesquieu : « La liberté est le droit de faire ce que les lois permettent. »

Les enseignements de Sciences Po ont-ils guidé votre carrière ?

Mon passage par la rue Saint-Guillaume n’a pas seulement guidé ma carrière ; il a été déterminant pour ma vie professionnelle et pour mon existence. J’ai eu la chance d’être l’élève de René Rémond, Guy Braibant, Marie-Aimée Latournerie, Raoul Girardet, Pierre de Boisdeffre et Bernard Tricot. Ils m’ont ouvert un monde immense que la faculté de droit ne m’avait pas révélé : politique économique, histoire des idées politiques, méthodes de rédaction et de réflexion des membres du Conseil d’État… Sans Sciences Po, ma vie eût été toute autre.

Publi-reportage initialement publié dans la rubrique “Trajectoires” du numéro 22 d’Émile, paru en juillet 2021.



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