Présidentielle 2022 : que disent nos comportements électoraux de notre société ?

Présidentielle 2022 : que disent nos comportements électoraux de notre société ?

Pendant toute la campagne présidentielle, la chaîne de télévision Public Sénat et le Centre de recherches politiques de Sciences Po s’associent pour explorer différents pans du vote en France à travers un podcast. Une première pour la chaîne parlementaire. 

Par Laure Sabatier

La chaîne de télévision parlementaire Public Sénat s’est associée au Cevipof-Sciences Po pour décrypter, via un podcast, nos comportements électoraux à la veille de l’élection présidentielle. (Crédits : vchal/Shutterstock).

Quelle place jouent les émotions dans la décision électorale ? Les Français musulmans sont-ils toujours des électeurs de gauche ? Les jeunes votent-ils comme leurs parents ? Autant de questionnements qui conditionnent le déroulement de l’élection présidentielle, mais que l’actualité quotidienne occulte bien souvent. À l’approche du premier tour du scrutin (10 avril), Public Sénat et le Cevipof s’associent pour décrypter les comportements électoraux en France à travers une série de podcasts, « Je vote, tu votes, nous votons ». Chaque semaine, la journaliste Tâm Tran Huy (promo 2006) rencontre un chercheur, micro en main, et l’invite à discuter autour d’un thème pendant une vingtaine de minutes. « Nous souhaitons jouer notre rôle civique, pendant cette campagne, en prenant du recul sur l’actualité et en aidant le public, y compris les plus jeunes, à comprendre les enjeux politiques », explique Elise Colette (promo 2000), directrice adjointe du numérique à Public Sénat. L’enjeu est de taille, 34% des 18-24 ans n’ont pas voté au second tour de la présidentielle 2017. Lors des législatives, ils étaient 74% à ne pas se rendre au scrutin, soit 18% de plus que n’importe quelle autre catégorie d’âge.

Viser un public plus jeune

Cette initiative donne aussi à voir l’étendue et la complexité des travaux des chercheurs du Cevipof, tout en les mettant à « hauteur d'auditeur », comme le dit Tâm Tran Huy, ravie d’associer information et vulgarisation. Un enthousiasme partagé par Martial Foucault, directeur du Cevipof : « Cette aventure originale de diffusion et valorisation des connaissances accumulées par les chercheurs du Cevipof correspond à notre engagement de diversifier notre implication dans le débat public en période électorale. Le podcast permet de rendre accessible en quelques minutes des savoirs indispensables pour comprendre ce qui se joue durant cette campagne présidentielle. »

À ce jour, sept épisodes sont disponibles sur les plateformes de Public Sénat, à terme quinze devraient paraître. Avec ce nouveau support, la chaîne parlementaire entend bien élargir son audience, toucher les jeunes, et proposer une information immersive et approfondie. « Grâce au podcast, je peux me mettre en scène dans mes questionnements profonds et emporter l’auditeur avec moi dans une intimité différente de la télévision », renchérit la journaliste. Une première pour Public Sénat qui entend bien, si le public est au rendez-vous, pérenniser la production de podcasts. De son côté, le Cevipof gagne aussi à se faire connaître au-delà du cercle académique. Avec la publication de son ouvrage La politique au microscope à l’occasion de son 60e anniversaire, et la lettre du Cevipof, le laboratoire dispose ici d’un nouvel outil de communication, notamment auprès des jeunes.

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