Des pionnières au firmament
L’année prochaine, Christina Hammock Koch sera la première femme astronaute à approcher la Lune. Voici l’histoire de quelques-unes de ses illustres prédécesseures.
Par Lisa Dossou
Valentina Terechvkova : celle qui a ouvert la voie
Cette cosmonaute soviétique est devenue la première femme à voyager dans l’espace le 16 juin 1963, seule à bord du vol Vostok 6. Ouvrière textile et parachutiste amatrice, elle est sélectionnée en 1962 pour intégrer le programme spatial soviétique. Lors de ce vol, elle passe près de trois jours en orbite, effectuant 48 révolutions autour de la Terre. Son voyage marque une avancée majeure pour les femmes dans l’exploration spatiale, bien qu’aucune autre n’y soit retournée avant les années 1980.
Claudie Haigneré : multi-casquette
Astronaute et scientifique, Claudie Haigneré est la première Française à avoir rallié l’espace. Médecin spécialisée en neurosciences, elle est choisie en 1985 par le Centre national d’études spatiales (Cnes) pour intégrer le corps des astronautes. Après une dizaine d’années de formation, elle réalise son premier vol à bord de la station orbitale Mir. En 2001, elle devient la première Européenne à se rendre à bord de la Station spatiale internationale (ISS). Après sa carrière d’astronaute, elle s’est investie dans le monde politique et de la recherche.
Peggy Whitson : 665 jours dans le cosmos
Elle a rejoint la NASA en 1986, alors détentrice d’un doctorat en biochimie. Après avoir occupé des postes d’importance dans la recherche, Peggy Whitson est sélectionnée en 1996 comme candidate astronaute et entame sa formation. Son premier vol spatial a lieu en 2002 à bord de l’ISS. Elle en devient, en 2007, la première femme commandante, poste qu’elle occupe à nouveau en 2017, à l’occasion d’une mission au cours de laquelle elle réalisera son record. Elle a pris sa retraite de la NASA en 2018.
Elena Serova : une Russe à bord de l’URSS
Cette cosmonaute et ingénieure est la première femme russe à séjourner à bord de l’ISS. Sélectionnée en 2006 par Roscosmos, l’agence spatiale de son pays, elle s’entraîne pendant plusieurs années avant de décoller, en 2014, pour une mission de près de six mois sur l’ISS. À son retour, elle s’engage en politique et poursuit une carrière au sein des institutions russes liées à l’aérospatial.
Samantha Cristoforetti : ingénieure aux commandes
Avant d’être sélectionnée par l’Agence spatiale européenne en 2009, Samantha Cristoforetti a suivi des études en ingénierie spatiale. En 2014, elle intègre la mission Futura, devenant ainsi la première femme italienne à aller dans l’espace. En 2022, pour la mission Minerva, elle assume le commandement de l’ISS, se faisant ainsi la première femme européenne, et quatrième femme au monde à occuper ce poste. Aujourd’hui, elle travaille notamment sur le programme qui projette le retour de l’être humain sur la Lune.
Christina Hammock Koch : la lune en ligne de mire
Ingénieure et physicienne de formation, Christina Hammock Koch a été sélectionnée par la NASA en 2013 pour devenir astronaute. Entre 2019 et 2020, elle a passé 328 jours successifs dans l’espace à bord de l’ISS, record de durée pour une femme. En 2023, l’agence américaine l’a choisie pour participer à la mission Artemis II, un vol habité autour du satellite lunaire prévu pour tester les capacités du vaisseau Orion avant un futur alunissage. Son rôle sera essentiel dans la navigation et les systèmes de bord, ouvrant la voie à une présence humaine durable sur la Lune.
Cet article a initialement été publié dans le numéro 32 d’Émile, paru au printemps 2025.