Telmi : interagir avec le patrimoine historique
Telmi est une application qui raconte l’histoire du patrimoine historique qui nous entoure. Son fondateur Abdelilah Laloui (promo 22) explique à Émile pourquoi et comment il a lancé cet outil.
Propos recueillis par Liséane Sabiani
Comment avez-vous eu l’idée de créer Telmi ?
L’idée m’est venue à Bruxelles, lors d’un parcours proposé par la Fondation Jacques-Brel sur les traces du chanteur dans la ville. J’ai trouvé génial de découvrir une partie du patrimoine bruxellois de cette façon ! C’est comme ça que je me suis lancé dans le projet qui a beaucoup évolué depuis et qui, en plus de proposer des visites thématiques, centralise du contenu.
En travaillant sur ce projet, j’ai réalisé que faciliter l’accès au patrimoine historique, c’est permettre une meilleure compréhension de l’histoire. Des vestiges racontent la trace d’une dynastie ou d’un régime politique. Un lieu de culte, par son architecture, révèle souvent l’ambition d’un pouvoir. Avec une application comme Telmi, les monuments qui nous entourent deviennent des prétextes pour se plonger dans l’histoire.
“« Les gens aiment pouvoir consulter du contenu et des archives directement sur une carte interactive. C’est simple et intuitif. »”
Grâce à la géolocalisation, Telmi indique en temps réel les monuments et points d’intérêt situés à proximité et propose pour chacun des archives, des anecdotes et des contenus accessibles à tous. Notre ambition : mettre en valeur le patrimoine local de chaque ville, petite ou grande, et permettre à chacun de se reconnecter à l’histoire des lieux qu’il traverse.
Comment avez-vous conçu cette application ?
L’idée a pris forme avec Nicolas Guillamet et Hamza Bensouda qui m’ont accompagné dans le lancement de l’application et à sa concrétisation. Pour la partie technique, je suis accompagné par l’équipe de Fallet Kamagate qui a conçu toute la structure de l’application. Jules Gaillot m’accompagne depuis un an dans le développement de l’application mobile et de ses nouvelles fonctionnalités.
Concernant le contenu, des historiens et passionnés d’histoire participent à la rédaction de visites et de fiches de monuments, notamment Gaelle Mercier, Olivier Morice, Damien Dos Santos, Nicolas Colombi et Agathe Gilbergue.
Quelles ont été les premières réactions à son lancement ? L’application profite-t-elle de la popularité que vous espériez ? Êtes-vous satisfait de sa visibilité ?
Depuis le lancement de la V2 en mai 2025, on a environ 2 500 utilisateurs et utilisatrices. Pour un début, je suis franchement content. Ce qui ressort le plus dans les retours, c’est l’aspect « carte interactive » : les gens aiment pouvoir consulter du contenu et des archives directement sur une map. C’est simple et intuitif.
Quelles limites rencontrez-vous ? Quels défis relevez-vous ? Quelles sont vos perspectives d’évolution ?
Le vrai défi, c’est d’avoir du contenu fourni et de qualité, tout en expérimentant ce que l’intelligence artificielle (IA) peut apporter. On peut aller vite avec l’IA, mais il ne faut pas que ce soit au détriment de la qualité. Je souhaite que Telmi reste une source fiable et enrichissante qui réussira à terme le pari d’intégrer l’IA de façon pertinente.
Pensez-vous que le format digital de votre projet distance les utilisateurs du monument auquel ils font face, dans la mesure où l’application les rattache à l’écran de leur téléphone ? Comment faites vous pour pallier cette limite ?
Je pense que non, au contraire. Avoir du bon contenu dans la poche, ça pousse à mieux regarder ce qu’on a sous les yeux. On comprend le lieu, on le replace dans son histoire. On arrête de le voir juste comme une étape d’un circuit touristique. Ce qui compte, c’est de ne pas saturer l’expérience. On veut donner des clés, pas détourner l’attention.
Quelles sont les sources sur lesquelles vous vous appuyez pour raconter vos histoires ?
Principalement des sites internet spécialisés et des sources historiques pour les visites numériques. Un des objectifs premiers de Telmi est de centraliser les ressources internet et de s’assurer de la qualité des informations. La majorité des contenus référencés sur l’application sont publics.

