R5 : et le passé inspira le futur de Renault

R5 : et le passé inspira le futur de Renault

Avec le lancement de la nouvelle R5, Renault signe un retour aux sources chargé d’émotion. Aux commandes de ce projet emblématique, Paula Fabregat-Andreu, directrice Projets design de la marque, revient sur le subtil équilibre entre héritage et innovation, entre nostalgie et audace stylistique. Elle nous dévoile les coulisses d’une R5 réinventée, symbole d’un rétro-futurisme revendiqué et d’une nouvelle identité électrique pour la marque au losange.

Propos recueillis par Bernard El Ghoul (promo 99)

Quelles sont les sources d’inspiration de la nouvelle R5 et quelles sont les ressemblances avec son ancêtre née dans les années 1970 ?

Nous avions trois modèles emblématiques dans les studios de design – la R5 de 1972, la Renault 5 Turbo et la Super 5 – dont nous nous sommes inspirés en termes de volumes et de caractère. Cependant, Lucas de Meo, le directeur général de Renault, envisageait la R5 comme une révolution qui marque le passage vers l’électrique. Bien évidemment, il y a des clins d’œil au passé dans la R5, mais ils nous permettent surtout d’inscrire ce nouveau modèle dans un chapitre qui s’ouvre.

Comment définiriez-vous le style néo-rétro dans le monde de l’automobile ? Comment l’intégrez-vous dans vos créations ?

La R5 électrique, inspirée de la R5

Le néo-rétro existe en fait depuis des années chez nos concurrents, avec de belles réussites telles que la Cinquecento, la Mini, et bien sûr la New Beetle, qui sont devenues des références en termes de style. Nous avons nous aussi souhaité reprendre des voitures iconiques, mais en procédant différemment. Plutôt que de néo-rétro, nous parlons de rétro-futurisme. Nous faisons appel à la R5 et à la Twingo, mais en innovant, sur le plan des volumes, des proportions notamment. Dans le même temps, nous avons récupéré les détails emblématiques de ces trois voitures, ceux qui restent dans la mémoire collective, et nous les avons réinterprétés pour les rendre plus actuels. L’objectif, c’est que toutes les personnes qui ont connu ces modèles éprouvent de la nostalgie. 

Est-ce que la personnalité stylistique des véhicules était plus forte, plus affirmée avant et est-ce pour cela vous puisez vos sources d’inspiration dans le passé ? 

Une voiture R5 de 1978

Il y a en effet une certaine standardisation aujourd’hui afin de respecter les normes et les règlementations, en termes de sécurité et de pollution, notamment, et il faut veiller à ce que tous les véhicules ne se ressemblent pas. En termes de design, c’était probablement mieux avant, car nous avions plus de liberté, moins de règles et par conséquent, les voitures se différenciaient davantage, c’est une réalité. Il y a tellement de contraintes aujourd’hui, à l’extérieur comme à l’intérieur, que notre objectif désormais, c’est d’arriver à respecter ces règlementations, évidemment, tout en créant quelque chose de différent, qui sort du lot. Cela a été notre stratégie avec Lucas de Meo et Gilles Vidal. Vous verrez bientôt, avec le lancement de la nouvelle Twingo, comment nous avons réinterprété les feux arrière et les détails aérodynamiques. Nous avons joué avec les contraintes pour proposer une réponse stylistique qui se démarque, en allant plus loin, en créant de la beauté et de l’émotion, et donc en marquant les esprits. 

Comment créez-vous une identité de marque cohérente autour de modèles très différents, entre icônes rétro-futuristes et véhicules plus classiques ?

Nous ne réussirons pas à ce que toutes les voitures que nous créons deviennent emblématiques, même si c’est l’objectif de nos équipes. Nous devons nous adapter au public, au budget… Quoi qu’il en soit, nous essayons toujours de pousser le curseur, de créer une tension pour faire émerger quelque chose d’unique. C’est là que réside notre force.



Un objet nommé désuet

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